On a quitté Tokyo sous une pluie battante. Oui, vous savez bien, c’est toujours quand on a une énorme valise à promener derrière soi, qu’il faut en plus gérer un parapluie et le sac à main qui glisse, sinon c’est pas drôle.
Pas trop le temps d’être nostalgique, ce matin-là, mais plutôt gérer le métro en partant de Shinjuku (et accessoirement, prendre le risque de se faire télescoper par quelqu’un en tentant de se frayer un chemin en sens inverse de la marée humaine qui caractérise Shinjuku !), puis trouver le train qui part à Kyoto, et comprendre 2, 3 subtilités : non, on ne doit pas prendre le train Nozomi, oui il faut faire la queue derrière la file déjà présente sur le quai, et non, il n’y a rien pour stocker l’immense valise qui contient déjà des kilos de souvenirs à Tokyo. Faute de mieux, nous avons stocké la valise sur un siège à côté de nous, mais je m’attendais un peu à être verbalisée pour défaut de savoir-vivre… 😉
Dans le train, nous voilà déjà happés par une nouvelle expérience de vie : à quoi ressemble le Japon en-dehors de sa capitale qui semble surpeuplée ?
Curieux, nous remarquons peu de paysages naturels et beaucoup de villes très étendues, ça et des tunnels. Pour avoir un aperçu de la campagne japonaise, c’est un peu raté.
Par contre les bonnes surprises ne manquent pas : déjà, j’étais impatiente d’acheter mon premier ekiben !
Un ekiben (ou enki-bento) est un plateau-repas que l’on peut acheter dans les gares desservies par les shinkansen. Et un ekiben n’a rien à voir avec nos sandwichs jambon-fromage mous et fades.
Non non non, place à de superbes coffrets plein de mignonnes petites choses soigneusement mises en scène dans un souci d’harmonie et d’esthétique. On est aussi ébahis devant cette proposition réjouissante que sceptiques sur la nature de ce qu’on va manger :
Pas le choix, on a goûté à l’aveugle, et pour certaines bouchées, nous étions bien en peine de définir ou de donner un nom à certains légumes ou consistances… Mais c’est ce qui a fait le charme de nos voyages en train!
En plus, c’était délicieux ! Et chaque boîte nous a coûté entre 7 et 10€ maximum.
Entre-temps, le soleil est réapparu, signe de bon augure pour notre étape du jour : Nara.
Mais avant ça, il faut bien s’arrêter à Kyoto pour notre correspondance, moment stratégique où nous devons nous débarrasser de nos encombrants bagages en consignes pour être un peu plus libres de nos mouvements à Nara, où nous avons prévu de passer la nuit dans un superbe ryokan.
Nous pensions que l’étape “consignes” ne serait qu’une formalité, eh bien non. Les premiers casiers que nous croisons sont déjà pris. Les suivants aussi. Et tous les autres, en fait.
Nous voilà partis à la chasse au casier libre, avec la double contrainte de caser une valise standard ET un monstrosaure qui contient les souvenirs. (Mais pas encore plein, quand même !)
Eh bien la gare de Kyoto est véritablement immense, car nous avons passé presque 1h (non, ce n’est pas une image !) avant de localiser les casiers vides, en-dehors de la gare. Tout ça en se perdant un peu au passage, évidemment, on est des touristes ou bien ?
Une fois la mission enfin remplie, il faut trouver le bon train pour Nara.
Comme on est un peu nuls (et un peu énervés de notre incompétence après avoir tourné 1h dans la gare !), on embarque dans le premier train affiché pour Nara. Winners !! Mais on a pris un local, qui va mettre une éternité à arriver. Loosers….
FINALEMENT, on y est, et on est accueillis par une drôle de petite personne :
Qui est-ce, pourquoi, comment ?
Après renseignements, il s’agit d’un mélange un peu spécial : sous les traits d’un bébé, on a mélangé deux traits bien reconnus de la ville: son Bouddha de 30 mètres et ses 1200 cerfs skia en liberté (symboles du bouddhisme). (merci Nomadesse).
Est-ce que le résultat vous plaît ? Je ne vais pas vous mentir, je le trouve assez flippant pour ma part !
Notre périple continue : c’est bien joli tout ça, mais où sont les daims ??
Embarqués à bord d’un bus sans être trop sûrs de nous (mais arriverons-nous un jour enfin à voir les daims ??? Aaaaargh!), alors que je commence à douter qu’on soit au bon endroit, nous voilà récompensés de notre parcours d’obstacles persévérance : là, face à l’arrêt de bus, un daim, un vrai !
Je propose à Cédric de descendre là, sans autre forme de procès. Je suis à peu près dans le même état d’esprit qu’un enfant de 5 ans qui voit Mickey en vrai.
Le voilà, mon premier daim, qui s’en fichait tout à fait de ma comédie et machouillait peinard dans son coin.
Très vite, j’ai acheté un paquet de biscuits à l’un des vendeurs présent dans le parc, et hop, c’était parti pour mon grand kif de l’après-midi : nourrir les daims. Et apprendre à gérer les pots de colle qui ont bien compris que tu avais un paquet de gâteaux dans ta poche…
Le temps passe à toute vitesse, à peine s’assoit-on pour prendre un goûter sur le pouce, au milieu de ce qui semble être une fête de village ( ?? ), où j’aperçois quelques jeunes femmes en kimono : ravissement !
Cette journée sera décidément la journée des surprises : notre aperçu de Momiji au mont Takao s’est transformé en flamboiement de couleurs partout autour de nous, et ma fatigue est totalement oubliée quand je me retrouve à me promener dans ce parc aux couleurs éclatantes avec quelques daims par-ci par-là. Mes rêves de Japon semblaient bien fades face à une réalité qui a dépassé toutes mes attentes…
En flânant au hasard, nos pas nous portent vers un charmant lac, le lac Ukimido, où un magnifique jeu de reflets sert de décor aux photos de jeunes mariés…
La lumière devient dorée, et il fait encore bon, quand on arrive face à une étrange cérémonie…
Nous ne saurons jamais quel était ce personnage (ce Dieu ?), ni dans quel but le chariot impressionnant qui le soutenait a dû être manœuvré par des dizaines de personnes au son de mystérieux chants… En parallèle, des milliers de lampions ont été disséminés aux alentours, protégés des daims (et des maladroits !) par de jolis photophores colorés. Étrangère à ces codes, je me suis sentie frustrée de ne pas saisir les enjeux de ce qui se déroulait devant moi, et en même temps, j’étais envoûtée par ce spectacle dont je n’avais aucune grille de lecture. Alors que faire d’autre à part regarder, observer, se laisse porter ?
J’aurais adoré admirer le spectacle des milliers de petites lumières allumées, mais ce soir-là, nous devions prendre possession de notre belle chambre dans le ryokan Kankaso.
Et comme cet article est déjà bien assez long comme ça, la suite de nos aventures à Nara sera pour le prochain épisode 😉
Très bel article! J’attends la suite… MOUAHAHA
Contente de voir que tu es une lectrice assidue ! 🙂
Il y aura encore un article sur Nara, et puis après ce sera Kyoto…
Merci pour le petit commentaire en tous cas !
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