Si j’avais une baguette magique et/ou si j’étais riche, je choisirais de vivre dans le 10e, ou dans le 11e arrondissement de Paris…
Un mercredi soir où je suis partie plus tôt du travail, appareil photo à la main, je suis allée me promener dans le 11e, le long de la rue Oberkampf en descendant au métro Ménilmontant, puis j’ai rejoint le 10ème en remontant la rue Saint-Maur en direction de la rue Sainte-Marthe : un trajet archi-simple, et pas très long… Mais qui m’a bien occupée 1h30 !
Dans la rue Oberkampf, au niveau du n°160, une jolie cour pavée me tend les bras, grande ouverte aux passants puisqu’une société est établie tout au fond. J’adore tomber par hasard sur des petites cours parisiennes à l’image de celle-ci, où on peut tenter de deviner à quoi ressemble la vie quotidienne quand on a la chance de vivre dans un atelier d’artistes.
Ce jour-là j’ai de la chance, la petite cour suivante, au n°154, est ouverte alors que dès mon entrée dans les lieux, mon œil est attiré par les nombreux panneaux “Propriété privée” qui semblent m’indiquer que je ne suis pas à ma place. Gloups.
Je me fais toute petite, m’attendant à tout instant à me faire houspiller par une gardienne qui m’aurait repérée. Mais non, rien de rien, je peux prendre à loisir plein de photos.
Pourtant quelque chose m’intrigue vraiment : on est en plein 11e, quartier qui flambe, et pourtant, la moitié de cette impasse est occupée par des ateliers d’artistes qui tombent en ruine, tous cadenassés et vides. Au bout de l’impasse, une petite maison vide, et abandonnée, que je n’aurais même pas oser imaginer. (Une maison. Vide. A Paris !)
Après une rapide recherche sur Internet, il s’avère qu’il s’agit de la Cité Durmar, dont la parcelle a été rachetée en 2004 par une société immobilière, laquelle laisse les équipements tomber en ruines pour pousser les habitants actuels à quitter les lieux. C’est d’autant plus dommage que tout l’intérêt de cette ruelle “dans son jus” réside dans son authenticité, dans son aspect patiné qui laisse deviner à quoi devait ressembler Paris il y a quelques dizaines d’années. Et puis c’est un peu déglinguos, il y a de la verdure et du moins joli, mais c’est aussi ce que j’aime trouver à Paris, des endroits qui semblent survivre à une forme d’uniformisation.
Pour en savoir plus, cliquez ici, l’article de Parisladouce est très bien documenté.
Je poursuis mon chemin et tombe sur la pépite du jour, que tout le monde connaît sans doute déjà, mais qu’en 10 ans à Paris, je n’avais jamais croisée : la Cité du Figuier.
Toujours dans mon trip parano, je me dis que je vais me faire jeter dehors fissa par la gardienne qui est bien là, mais qui me laisse passer sans sourciller.
J’en profite et rapidement, je suis scotchée devant tant de couleurs et de mignonnerie!
Bleu Klein, bleu turquoise, palmiers géants, glycine colonisatrice, chats ronronnants : n’en jetez plus.
Je suis restée bloquée devant cet immense atelier d’artiste sur 3 étages, repeint en bleu turquoise, avec frise éléphantesque, encadrée de ce palmier géant et de sa glycine en fleurs. Je veux vivre là !! (Les éléphants en question proviennent d’une frise des pavillons de l’Exposition Universelle de 1900… Rien que ça !)
Rapidement, je comprends pourquoi la gardienne m’a laissé tranquille : dans l’impasse se trouvent les bureaux du magazine Paulette, ce qui suppose des allées et venues, sans compter la présence probable d’autres bureaux.
Cette ruelle, datant de la fin du XIXème siècle, est un formidable exemple de la transformation d’une cité industrielle en un havre de quiétude tout en fleurs et en couleurs. Cela tient sans aucun doute à la grande implication des habitants du lieu, tant tout semble propre, rangé, entretenu.
Voilà pour le petit volet historique.
Je vous conseille absolument d’aller découvrir par vous-même la Cité du Figuier, c’est une vraie douceur sucrée et colorée qui justifie d’aller y flâner et en prendre plein les mirettes.
En continuant mon petit bonhomme de chemin, je trouve un peu de street art par-ci par-là : une fresque rue Crespin du Gast, et bonne surprise, un immeuble tout entier recouvert de pochoirs, collages et graf dans la Cité Griset.
Repérez aussi le restaurant la Place Verte : sur le mur qui le borde, vous trouverez une superbe fresque murale éclatante de couleurs, qu’on appréciera avec le mouchetage du soleil parmi le feuillage des arbres plantés devant.
La balade s’arrête là sur le blog, mais restez dans le coin, on embarque très bientôt pour un quartier méconnu mais génial du 10ème…
Et bien, tu as eu meilleur temps que lors de ma balade 🙂
C’est fou comme en deux mois la nature se réveille ! Une explosion de couleur…
J’ai surtout failli passer complètement à côté, la gardienne qui était en pleine conversation avec une habitante du quartier juste devant l’entrée de la Cité me laissait craindre d’être refoulée. J’ai bien fait de me faufiler à côté, c’est un des plus jolis passages parisiens que j’aie vus… Ton article m’a bien donné envie de retourner dans ce coin-là, et fureter encore davantage ! 🙂
Il faut toujours tenter. Avec un beau sourire, cela passe très souvent.
(les seules fois où je me suis fait refouler se situent dans les 16e et 15e… les voies privées sont bien privées)
Moi qui habite dans le 11e, il y a tellement de coins, de ruelles cachées, de petites cités que je ne connais pas encore… Tu m’as donné envie d’aller me promener, mon appareil à la main 😉
Raah, la chance ! 🙂 Tu es dans quel coin ?
C’est un arrondissement que je pensais connaître, mais je me trompais… J’ignorais complètement qu’il y avait autant de street art dans ce quartier par exemple. Maintenant que je ne vis plus très loin, je vais pouvoir m’y balader en vélo un peu plus souvent.
Merci pour ton gentil commentaire ! 🙂
[…] la première partie de ma balade dans le 11ème, il est temps de remonter la rue Saint-Maur pour rejoindre la rue Sainte-Marthe. Ce tronçon de la […]
[…] Cette fois-ci, on retourne dans un coin que j’apprécie de plus en plus : le 11ème, qui cache bien son jeu, propose aussi du street art. (Et un fleuriste bien fourni dans un lieu incroyable […]
[…] a le secret. (Psssittt, si vous aussi c’est votre péché mignon, vous en trouverez plein ici et […]