Deuxième jour de notre voyage au Japon, nous mettons cap sur Harajuku, une partie du quartier de Shibuya, et ce sera de loin l’une de mes balades préférées à Tokyo.
Ce matin-là, un peu de métro nous attend pour nous rendre au parc de Yoyogi, qui ressemble, d’après Cédric, à une forêt sauvage en plein milieu de Tokyo.
Oui et non : nous sommes bien au milieu d’un parc où de grandes allées serpentent au milieu d’immenses arbres centenaires, que certains comparent à Central Park, mais de là à dire que c’est très sauvage, j’ai un doute, surtout après avoir rejoint le célèbre sanctuaire Meiji-Jingu, où nous avons eu la chance d’assister (de loin) à une cérémonie.
Mais reprenons dans l’ordre : à votre entrée, un immense torii vous attend, et une fois que vous suivrez l’allée principale, vous pourrez fièrement poser en photo devant les centaines de fûts de saké, puis poursuivre votre chemin en direction du sanctuaire Meiji-Jingu.
Ce sera notre première rencontre avec les fameux ema : ce sont des plaques en bois contenant des prières ou des vœux que l’on trouve dans les temples shintô au Japon. (Merci Wikipédia !) Pour nous, c’est un objet qui attisera régulièrement notre curiosité, en raison des dessins toujours différents figurant sur les ema et propres à chaque temple.
Deuxième belle surprise : une cérémonie a manifestement lieu ce jour-là, qui est férié au Japon (le 3 Novembre, Jour de la Culture). Quel est son objet ? Aucune idée, mais c’est très sérieux et codé. Une procession prend place et traverse l’enceinte du sanctuaire, le spectacle est très solennel et intrigant.
C’est là l’une des limites du voyage organisé en solo : on n’a eu aucune explication sur ce qu’il se passait, et pourtant, on aurait bien aimé comprendre !
Une troisième “surprise” nous attend : des enfants (surtout des fillettes) sont habillés en tenue traditionnelle, et accompagnés de leur famille où chacun porte d’élégants vêtements.
Je deviens un peu gaga et ne cesse de chercher à croiser ces enfants qui semblent très sereins face à la curiosité que leurs tenues suscitent chez les touristes. (Moi la première !) Les coiffures artistiquement nouées et parées d’accessoires, les kimonos soigneusement portés avec la ceinture (le obi) nouée d’une certaine façon, les couleurs flamboyantes et les dessins chatoyants… Un spectacle qui me comble, si j’avais pu j’y serais restée la journée !
Nous sommes matinaux, et nous étions de bonne heure dans le parc, il est donc 10h30 quand nous décidons de parcourir la célèbre Takeshita street, cette rue qui donnera des sueurs froides aux agoraphobes…
Une marée humaine, voilà ce que nous voyons en arrivant à l’entrée de la rue ! Et bientôt, mon regard est capté par un “Où est Charlie ?” grandeur nature. Alors je vous le demande : Où est Charlie ?
Cédric (et moi) nous attendions davantage à voir des jeunes filles habillées façon cosplay, nous nous attendions à croiser des tenues excentriques, mais la récolte sera maigre ce jour-ci, seulement une jeune fille tout de bleue vêtue, cheveux compris. Mais on n’est pas forcément de très bons observateurs, distraits que nous étions par les magasins et leurs gadgets tous plus délirants les uns que les autres !
L’art du marketing est poussé très loin au Japon, et on est tombé avec ravissement dans ses filets.
De toute façon, on a toujours besoin de 4 paires de chaussettes à paillettes. Et d’un pin’s de chien Shiba-pompom-girl.
WeGo (chaussettes à paillettes)
6-5-3 Jingumae,
Shibuya-ku
Tokyo
Marble Sud (pin’s adorable d’animaux brodés)
3-20-19 harajyu-ku 1F CShouse,
Jingu-mae
Shibuya-ku
Tokyo
Takeshita Street nous fascine, mais rapidement, nous fatigue aussi : il faut presque prendre son élan pour traverser la rue d’un trottoir à l’autre, pour se donner le courage de traverser une foule qui marche à sens unique et complique la spontanéité des trajectoires.
Quand nous avons fini la “descente” de cette rue, nous voilà sur Meiji Dori, sorte de grosse avenue avec toutes les enseignes qui vous permettront de continuer le shopping (H&M, Forever 21…), ou pas !
Pour nous, la nouvelle priorité était de se trouver à manger, et de s’asseoir quelque part au calme.
L’équation est simple : il fait beau, presque chaud, on tente donc le “pique-nique” : après avoir acheté des onigiris et autres petites choses à picorer au combini, on décide de s’installer à l’écart des rues passantes, dans une sorte de petite cour déserte où on pense être discrets.
Pas suffisamment apparemment : très vite, une dame qui tient le salon de coiffure à plusieurs mètres de nous vient nous demander de “ne pas manger ici”. Gloups.
On n’avait pas réalisé qu’il était très mal vu de manger dans la rue au Japon. Et n’ayant vu aucun banc dans le parc Yoyogi, nous voilà bien embarrassés pour reposer nos jambes et manger un bout sans se faire jeter de nouveau. Le moral en prend un petit coup (on pensait être discrets et silencieux), mais on récidive en essayant de se cacher encore plus de la rue, et on s’installe dans un escalier d’immeuble, cachés derrière un muret. Cette fois on sera tranquilles, même si on a écourté la pause déjeuner pour ne pas risquer une deuxième intervention de ce genre.
On se remet vite de cette petite mésaventure en nous promenant, sans aucun plan précis, dans ce quartier que j’adore vraiment, avec ces petits immeubles de toutes les couleurs, l’esprit “bohême” qui règne dans le coin, à en voir les magasins d’antiquité et de fripes : tout est à taille humaine et enfin on respire, n’ayant plus à braver la foule de Takeshita Street, notre balade devient d’un coup plus calme et sereine.
Aucune voiture non plus dans ce coin, ou très rares : le paradis des touristes ! 🙂
Pour tout vous dire, j’aurais aimé pouvoir revenir dans ce coin, et y passer un jour ou deux supplémentaires.
Nous avions repéré la Festa Design gallery comme un endroit à visiter. Et en effet, on n’allait pas la louper, vu sa façade alléchante :
Nous avons beaucoup aimé cette “galerie” d’art d’un genre spécial : à mi-chemin entre le musée de poche et le lieu de vente de petits créateurs, l’endroit propose aussi de boire un verre sur place au milieu des graffitis. A l’intérieur, de toutes petites pièces, où on nous a invité, dans l’une d’elles, à voter pour l’œuvre la plus moche/bizarre/qui met mal à l’aise ! 🙂 (Le choix était rude !)
A faire obligatoirement si vous aimez les endroits un peu décalés et le street art !
(Et gratuit, en bonus !)
Festa Design Gallery
Jingu-Mae 3-20-2
Shibuya
Tokyo
Nos pas nous conduisent aussi vers Kinji, et là, je m’adresse aux amateurs/amatrices de fripes : allez-y, c’est le Disneyland de la fripe ! Un immense sous-sol vous attend, les portants sont tous triés par catégorie de vêtements (robes, jupes, homme, femme, etc)., la musique est à fond, et les vendeurs tous habillés de façon extravagante. Encore un temple de perdition où j’aurais pu passer une après-midi entière !
J’y ai trouvé deux très belles robes, une blanche en dentelle et une fleurie, tout ça pour 30€. (Les prix peuvent sembler un peu élevés, mais les robes étaient en parfait état et très bien coupées.)
Kinji Used Clothing
YM Square Building B1
4-31-10 Jingumae
Shibuya-ku
Tokyo
Cette après-midi sera une des plus agréables que je passerai au Japon : l’ambiance, le quartier que j’ai mitraillé sous tous les angles, le côté “street art” qui fait toujours son petit effet pour nous…
Mais la journée n’est pas finie, et alors que la nuit tombe, notre balade se poursuit par une étape à Kiddyland.
Comment vous décrire Kiddyland ?…
Imaginez un immense magasin, sur plusieurs étages, de jouets qui sont aussi bien destinés aux enfants (c’est le premier rôle d’un jouet, non ?) qu’aux adultes pour leur aspect kawaï hyper léché. Moi qui pensais que je devrais lutter fort contre l’envie d’acheter des tas de petites babioles en peluche… Eh bien j’avais raison ! J’ai réussi à me restreindre à seulement une peluche (un chat dans une banane. Tout est dit.), mais Cédric m’a offert lui aussi un petit cadeau, et il faut croire qu’il me connaît parfaitement, parce que c’était un chat… Dans une tasse !! Je vais pouvoir commencer une collection !
Kiddyland
6-1-9 Jingumae
Shibuya
Tokyo
Après ça (comptez une bonne heure pour les grands enfants si vous en êtes !), on se dirige vers Cat’s Street.
La nuit est bien tombée, les photos ne sont pas à la hauteur de ce qu’on a vu, mais ici l’ambiance est un peu différente : les magasins semblent plus “haut de gamme”, l’architecture et la décoration des boutiques est plus impressionnante.
Et parfois, c’est vraiment magnifique ! Comme cet étrange endroit que j’ai considéré comme un superbe restaurant romantique, et qui s’est finalement révélé être une salle de réception de mariage…
Et nous découvrons une incroyable file d’attente devant Lobster’s Luke, cette chaîne américaine spécialisée dans la vente de sandwichs au homard…
Pas de homard pour nous, on fera l’impasse, trop impatients que nous sommes !
En repartant, nous faisons deux crochets : l’un vers un magasin qui vend des recharges d’Instax, histoire d’avoir des photos originales avec Winnie l’Ourson ou Hello Kitty : il s’agit du Wonder photo shop.
Wonder Photo Shop
6-29-4 Jingumae
Shibuya-ku
Tokyo
Et notre dernier stop shopping sera pour Condomania !
Ce minuscule magasin est vite vu, mais il regorge de gadgets drôles/kitsh/mignons/barrés sur les capotes et autres petites choses coquines. Et d’idées cadeaux à petits prix !
Condomania
6 Chome-30-1 Jingumae
Shibuya
Tokyo
Nous terminons cette journée avec une faim de loup, et nous décidons donc de dîner d’un okonomiyaki.
Au hasard, nous décidons d’entrer chez Sakura Tei.
Bonne pioche : nous sommes accueillis dans un superbe cadre, tout en street art, ce qui donne un caractère unique au lieu, et un peu “underground” qui ne nous déplaît pas.
Un bémol cependant : l’accueil plus que discutable, où on nous parle à toute vitesse alors qu’il est évident qu’on s’accroche déjà comme on peut pour comprendre ce qu’on nous dit. Très désinvolte, le serveur nous passera plusieurs fois devant sans se soucier de nous, invitant même un groupe arrivé après nous à s’installer. (Sûrement une question de places, mais quand même, ça nous a fait drôle. Surtout quand on a vu 4 ou 5 tables libres à notre installation).
Enfin on s’installe, et ô joie, sur les tables se trouvent des plaques chauffantes : nous allons réaliser nos propres okonomiyaki ! Ça rattrape largement l’attente longuette, surtout que les personnes qui nous servent sont plus attentives et essaient de répondre à nos questions.
Bilan : délicieux ! Et on ne dit pas ça parce que c’est nous qui les avons fait ! 😉
Par contre, ne faites pas comme nous : attention à ne pas frotter vos jambes contre le dessous de la table, vous vous retrouverez avec de larges traces de gras tout noir ! Miam !
Sakura Tei
3 Chome-20-1 Jingumae
Shibuya
Tokyo
On se quitte avec une petite photo-bonus :
[…] Rappelez-vous, on avait déjà fait une grosse étape à Shibuya, que je vous racontais ici. […]