Paris à l’heure indienne

En 2011 déjà, une amie m’avait proposé d’assister avec elle à la Fête de Ganesh, rassemblement festif  qui mobilise une foule impressionnante en nombre : la communauté indienne aussi bien que les curieux qui tentent de saisir les codes de cette fête fascinante se sont manifestés ce dimanche 28 Août, sous un soleil radieux.

Chaque année, le temple de Ganesh de Paris organise un défilé festif consacré à Ganesh à l’occasion du jour de fête qui lui est attribué dans le calendrier hindou. L’espace d’une journée, Ganesh, fils du grand Shiva, dieu aux quatre bras et à tête d’éléphant transforme le nord de la capitale en une véritable ville indienne. Le dieu indien de la sagesse, de l’intelligence, de la prudence, qui préside aux écoles et protège les travailleurs du savoir est ainsi célébré autour de son temple de Sri Manicka Vinayakar Alayam. (Merci QuefaireàParis !)

A notre arrivée à la Chapelle, première scène spectaculaire : des milliers de personnes créent une escorte aux danseurs et aux chars qui ont commencé leur parcours. (Selon les organisateurs, il y avait environ 50 000 personnes ce jour-là !)

Les chars sont tirés par les hommes ou par les femmes, constituant ainsi de véritables chaînes humaines.

Les femmes portent des corbeilles de fleurs et des pots de terre cuite où brûle du camphre, et les hommes dansent avec sur leurs épaules le kavadi, de grands arceaux de plumes de paon colorées. A leur côté, des hommes torses-nus et joueurs de nageshvaram (flûte hindoue)…

Le spectacle se trouve aussi bien dans le cortège qui attire tous les regards, que dans le public que je contemple, ravie de voir d’aussi belles robes indiennes, aux couleurs chatoyantes et brodées avec virtuosité…

Pour l’occasion, les rues parisiennes se transforment en village indien aux mille couleurs. Les guirlandes de papier rose et orange qui témoignent d’un bel esprit de fête tranchent par contraste avec les façades haussmaniennes, et les tables des restaurants sont bondées…. Les rues piétonnes permettent de croiser familles en tenue de fête et vendeurs de colliers de fleurs…
Partout la fête, les rires, la musique, les incantations, les noix de coco écrasées et cette bonne humeur ambiante.

Les rues Cail et Louis Blanc, entre autres, se font relais de cette belle fête et affichent des terrasses complètes!

Comme ça sentait bon et que notre déjeuner était un peu loin, on s’est laissés tenter par une noix de coco fraîche à siroter sur place. Et même si les étals regorgeaient de fruits exotiques, créant une impression d’abondance, je suis restée un peu timide et je n’ai acheté que des Mangoustan, en restant en terrain connu !

Nous avons papillonné deci-delà, profitant de cette ambiance inhabituelle à Paris…
Inhabituelle aussi parce que ce jour-là, on a ressenti quelque chose d’assez difficile à définir : tout le monde était là pour partager un bon moment, et même si Cédric et moi nous sommes sentis spectateurs d’une fête qui ne s’adresse pas à nous, “touristes parisiens”, et dont on ignore tous les codes, pour autant on s’est sentis acceptés. La communauté indienne parisienne était soudée autour de cet évènement, dans la joie et dans un esprit très serein, ce qui m’a un peu rappelé l’ambiance que nous avions trouvée aussi à la Fête de la sardine à Lisbonne.

Le cortège et les chars sont finalement arrivés rue Pajol, où se trouve le Temple de Sri Manicka Vinayakar Alayam.
C’est l’occasion d’assister au repos des danseurs, et de partager un tout petit peu de cette fête avec les familles sur place : pour l’occasion, Cédric fait une photo de famille à la demande d’un papa accompagné de son épouse et de leur petit garçon.

Voilà, notre petit périple indien s’arrête ici…
Cette fête est vraiment à faire au moins une fois dans sa vie. Vous en prendrez plein les yeux, plein les oreilles, et vous en garderez forcément un souvenir très fort. Et puis c’est l’occasion unique de croiser la reine des Neiges, Spiderman, ou des licornes roses au milieu des saris et des broderies dorées. Joli contraste…